L'été avant la guerre, Helen Simonson

Publié le par LadyRomance

L'été avant la guerre, Helen Simonson

Publié au format poche aux Editions 10/18 le 19 mai 2016, 671 pages.

Thèmes : Angleterre - Campagne - Première Guerre Mondiale - Féminisme - Emancipation...

Été 1914, dans la campagne anglaise. La gentry de Rye reçoit pour un pique-nique sur le gazon fraîchement tondu. Les ombrelles et les chapeaux sont de sortie et c'est l'occasion pour Béatrice Nash, 23 ans, récemment débarquée dans la petite ville pour y prendre le poste de professeur de latin, de faire plus ample connaissance avec toutes les personnalités locales. Béatrice est orpheline de mère, et a grandi auprès de son père, un universitaire qu'elle a accompagné dans ses voyages et secondé dans ses travaux. Décédé un an plus tôt, il l'a laissée sous la tutelle de sa famille bien-pensante dont elle tente de s'émanciper en gagnant sa vie Elle est chaperonnée à Rye par Agatha Kent, une Anglaise excentrique comme on les aime, avec une bonne dose d'humour, quelques idées progressistes et une grande habileté diplomatique. Agatha a deux neveux : Daniel, qui rêve de lancer un journal de poésie à Paris, et son cousin Hugh, timide étudiant en médecine, qui courtise la fille un peu écervelée de son patron. Tous deux adoptent d'emblée la nouvelle venue. Et bientôt Hugh rougit un peu trop souvent en compagnie de Béatrice. Mais elle veut rester célibataire et devenir écrivain : deux choix difficiles pour une jeune fille instruite et sans le sou dans la société misogyne et conservatrice de ce début du siècle. L'entrée en guerre de la Grande-Bretagne va bouleverser ses projets et ceux de l'ensemble de la petite communauté, à tous les niveaux de l'échelle sociale. Des réfugiés belges sont recueillis et les hommes s'engagent : Daniel, le colonel Wheaton et son fils, Snout, le petit-fils des tsiganes qui vivent en marge de la ville, et Hugh, que Béatrice voit partir avec un sentiment qu'elle peine encore à nommer...

mon avis

Si je trouve que L'été avant la guerre manque de rythme, surtout au début, sa construction correspond bien toutefois à l'ambiance souhaitée par l'autrice d'un village dans la campagne anglaise dans la douceur de l'été qui invite à la sérénité, à la nonchalance et à l'insouciance, celui néanmoins qui précéda la déclaration de la première guerre mondiale. Ce roman nous plonge dans cette société qui va se voir évoluée par la force des choses et pour laquelle plus rien ne sera jamais comme avant.
Les personnages sont très attachants et l'intérêt du récit surgit de la simplicité du quotidien et de l'histoire personnelle de l'héroïne qui prendra une tournure inédite avec l'entrée en guerre de l'Angleterre.
Si j'ai parfois trouvé qu'il y avait une certaine monotonie par manque de surprises et de rebondissements, ou peut-être d'intensité, j'ai ressenti cette histoire un peu comme on regarde un tableau descriptif profondément touchant et lumineux, reflétant les couleurs de la vie, variant au gré des événements où la violence et l'horreur côtoient de façon subtile et parfois discrétion l'amour et le bonheur.
Une lecture dont je garderai un bon et agréable souvenir, comme une sorte de nostalgie d'un monde relativement paisible qui va profondément se voir modifier vers un nouveau mode de vie.    

Tandis que l’automobile gravissait le coteau en s’éloignant de la ville, la jeune fille garda le visage détourné, le regard rivé sur les haies et les cottages qui défilaient. Hugh contempla la courbe de son long cou et ses épais cheveux bruns attachés en un chignon flou sur la nuque. Elle était certainement fatiguée, mais n’avait pas les épaules voûtées par un sentiment permanent de défaite que Hugh avait observées chez la plupart des enseignants qu’il avait connus. Même ses professeurs d’Oxford, dont beaucoup jouissaient d’une confortable sécurité familiale et financière, avaient paru se tasser au fil du temps, comme sous l’assaut permanent de l’ignorance de leurs élèves. Le manteau de voyage de Mlle Nash était coupé dans une toile de lin épaisse et souple qui semblait de bonne qualité et sa veste bien taillée assortie à sa jupe étroite était tout à fait à la mode, sans fantaisie néanmoins. Il lui donnait à peu près son âge ; vingt-deux ou vingt-trois ans peut-être, contre vingt-quatre pour lui. Sans être une jeune demoiselle craintive fraîche émoulue de l’école, elle était loin d’être la vieille fille terne à laquelle il s’attendait. Il reconnut qu’elle lui inspirait une lueur d’intérêt qui ne demandait qu’à être attisée et affermie par la conversation.

Publié dans Roman historique

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S
J'espère avoir le temps de le lire bientôt, il attend dans ma PAL en tout cas :-)
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