La mariée de Ceylan, Dinah Jefferies

Publié le par LadyRomance

Publié le 14 février 2018 aux Editions Milady, 567 pages, 18.20 euros.

Thèmes : Ceylan - Années 1920 - Colonialisme -Amour - Liberté - Exotisme...

En 1925, à tout juste dix-neuf ans, Gwendolyn Hooper débarque à Ceylan pleine d’espoir et impatiente de retrouver son nouvel époux, un riche planteur de thé. Mais l’homme qui l’accueille se révèle rapidement très différent de celui dont elle est tombée amoureuse à Londres.

Sombre et distant, Laurence se consacre à son travail, laissant sa jeune épouse découvrir seule la plantation. Folle de joie lorsqu’elle tombe enceinte, Gwen sombre pourtant vite dans un cauchemar. Lors de l’accouchement, la jeune mère est confrontée à un terrible dilemme et doit faire un choix... Si un jour la vérité éclate, Laurence parviendra-t-il à comprendre et à lui pardonner ?

mon avis

Waouh ! Quel roman !
La mariée de Ceylan est un roman captivant auquel je ne m'attendais pas du tout. Je n'avais encore jamais lu une histoire pareille. Cela m'a littéralement fasciné. La tension est quasi constante à partir du moment où l'héroïne accouche de jumeaux. Là, un certain malaise s'installe jusqu’à la fin.
Mais revenons au début de l'histoire en 1925. Gwendolyn Hooper a tout juste 19 ans lorsqu'elle débarque à Ceylan pour rejoindre son nouvel époux dont elle est tombée amoureuse à Londres. Laurence Hooper, veuf de 37 ans, est un riche planteur de thé. Ils vivent une belle lune de miel en Angleterre et se retrouvent avec passion lorsque Gwendolyn et lui passe un moment à Colombo avant de gagner la maison à Ceylan. Mais une fois, installée à la plantation, son époux, charmant par ailleurs, devient sombre et distant se consacrant beaucoup trop à son travail. Des tensions apparaissent dans la plantation et dans le pays en général. Les époux apprennent toutefois à mieux se connaître avec des hauts et des bas mais certaines choses apparaissent confuses à Gwendolyn dans l'attitude de son mari secret au sujet de la mort de sa première femme et de leur fils, mais aussi dans le comportement équivoque et possessif de celle qui fut la maîtresse de son mari avant qu'il ne l'épouse. Mais lorsque Gwendolyn tombe enceinte, ils sont très heureux. Cependant, le jour de l'accouchement Gwendolyn doit faire un terrible choix qui va l'entrainer durant plusieurs années dans les méandres du tourment. Je ne peux pas vous dire pourquoi car toute la suite de cette histoire se trouve relier à cet événement.
j'ai ressenti une compassion constante pour l'héroïne dont les choix et les angoisses sont tout à fait compréhensibles pour l'époque. On ne peut s'empêcher de se mettre à sa place et de compatir.
De plus, les personnages qui l'entourent ne sont pas là pour la rassurer avec une belle-sœur qui vit constamment au crochet de son frère le nez collé à leurs affaires sous leur toit, un régisseur bourru, sans compter l'ancienne maîtresse de son mari au comportement désinvolte sous son nez et la disparition obscure de la première femme de son mari et son enfant. Seule Naveena, une autochtone au service de la maison depuis toujours lui apportera soutien et réconfort dans ses tourments qu'elle ne peut confier à son mari pourtant sensible et aimant qu'elle ne voudrait perdre pour rien au monde. C'est pour cela que son histoire est rendue si difficile lorsqu'un choix vient s'imposer à elle dans sa vie de jeune mariée.
Captivant, presque hypnotique, La mariée de Ceylan est un roman soulevant les préjugés et usages de la fin des années 1920 et du début des années 1930, dans un pays où les cultures venaient se confronter à une réalité qui évoluait selon des principes qui n'étaient pas sans conséquences mais auxquelles on ne s'attendait pas à l'époque. L'histoire se révélant dans toute sa dimension dans une fin surprenante.

 

Devant ses yeux, trois terrasses de jardins emplis de fleurs descendaient en pente douce jusqu'au lac, avec des sentiers, des escaliers et des bancs stratégiquement placés entre chacune. Le plan d'eau brillait du plus bel éclat argenté qu'elle ait vu jusque-là. Les souvenirs du trajet en voiture de la veille - avec ses terrifiants virages en épingle à cheveux, ses profonds ravins et ses cahots à vous donner la nausée - s'effacèrent aussitôt. Tout autour du lac, des théiers parfaitement symétriques formaient une tapisserie de velours animée de cueilleuses de thé, vêtues de saris aux couleurs éclatantes et semblables à de petits oiseaux brodés en train de picorer.

Le matin, quand elle se réveilla dans la lumière pâle, Gwen eut l'impression que la vie ne pouvait être plus belle. Une semaine s'était écoulée et Laurence avait dormi toutes les nuits auprès d'elle. Il était délivré d'un fardeau et se montrait aussi passionné qu'avant leur arrivée à la plantation. Ils faisaient l'amour tous les soirs, puis recommençaient le matin. Pendant qu'il dormait, sa respiration le rassurait. Si elle se réveillait avant lui, elle restait à l'écouter et à s'émerveiller de la chance qu'elle avait.

Publié dans Roman historique

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